La particularité du Lumix S9 est qu’il possède uniquement un obturateur électronique. Il ne possède pas d’obturateur mécanique. Ce choix de Panasonic a fait grand bruit et pas de manière positive. Pourtant, des appareils photo sans obturateur mécanique et seulement électronique, il en existe bien d’autres comme les Sigma fp et fp L ou encore les Nikon Z8 et Z9. Mais, en général, un appareil photo possède un obturateur mécanique en plus de l’obturateur électronique. Or, choisir entre l’un ou l’autre type d’obturateur n’est pas sans impact. Je vous propose donc de découvrir toutes les conséquences de l’obturateur électronique !

Qu’est-ce que l’obturateur électronique ?
Tout d’abord, l’obturateur électronique, qu’est-ce que c’est ? Commençons par une leçon de matériel photo et plus précisément sur la construction d’un appareil photo. Classiquement, l’obturateur est un rideau placé devant le capteur qui se lève et laisse ainsi entrer la lumière. Grâce à cela, le capteur va capter la lumière pour en faire une photo ou une vidéo. Et ce rideau se lèvera plus ou moins longtemps en fonction du temps de pose que vous avez fixé. Temps de pose qu’on appelle aussi vitesse d’obturation.

Obturateur mécanique : définition
Quand on a un obturateur mécanique, comme son nom l’indique, on a une pièce mécanique qui forme l’obturateur. Il est composé de lamelles qui se lèvent et se baissent en fonction de la vitesse d’obturation.

Obturateur électronique : définition
Au contraire, avec un obturateur électronique, il n’y a pas de pièce mécanique. Vous ne verrez pas ce rideau composé de lamelles. Votre appareil photo n’utilise alors aucune pièce mécanique. La lumière est captée ligne par ligne par le capteur en fonction du temps de pose fixé lors de votre prise de vue.
Quel type d’obturateur choisir ?
En général, les appareils photo ont les deux types d’obturateurs et il convient de choisir correctement entre l’un ou l’autre en fonction de ses besoins et de sa pratique. Mais sur le Lumix S9, il n’y a pas d’obturateur mécanique et seulement l’obturateur électronique. Tout comme le Sigma fp L que j’avais testé il y a quelques années. L’absence d’obturateur mécanique a permis de gagner en compacité et de diminuer le poids de l’appareil. Ce choix a permis à Panasonic de commercialiser un appareil photo avec un capteur plein format pour un gabarit parmi les plus légers du marché.

Néanmoins, photographier et filmer avec un seul obturateur électronique peut avoir des conséquences sur vos images. Il est donc fondamental de les connaître.

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Obturateur électronique et son au déclenchement
La première conséquence de photographier en obturateur électronique : le son au déclenchement. Quand on photographie en obturateur électronique, il n’y a pas de son au déclenchement. Alors qu’en obturateur mécanique, l’action du rideau qui se lève et se baisse émet un bruit. C’est le fameux « clic » qu’on entend lorsqu’on appuie sur le déclencheur.

Pas de rideau mécanique, pas de son
Au contraire, en obturateur électronique, il n’y a pas de rideau mécanique qui se lève. Vous n’avez donc aucun bruit au déclenchement…si ce n’est un bruit électronique qui est ajouté et que l’on peut couper. D’ailleurs, vous êtes nombreux à photographier et filmer en obturateur électronique avec vos appareils photo Lumix sans le savoir. En effet, dès lors qu’on active le mode discret afin de couper tous les sons de l’appareil, on passe en électronique. Ce mode discret vous permet de n’émettre aucun son lorsque vous déclenchez. Pour se faire, vous passez automatiquement en obturateur électronique. C’est un réglage que je vois souvent sur les captures d’écran des élèves de mes formations lorsqu’ils débutent.

Faut-il ajouter un son électronique ou non ?
Quand on a un Lumix S9 ou tout autre appareil doté seulement d’un obturateur électronique, alors on photographiera sans aucun son au déclenchement…Si ce n’est un son électronique s’il est activé. Personnellement, si j’aime le bruit de l’obturateur mécanique, dès lors que je suis en obturateur électronique, je préfère couper tous les sons. Il n’y a que pour les portraits d’adultes que j’active les sons au déclenchement. Très souvent, l’absence de bruit au déclenchement les perturbe.

Quoiqu’il en soit, l’absence ou non de son au déclenchement est une affaire de goût et c’est une conséquence anecdotique. Si ce n’est qu’il est important de savoir que dès lors qu’on coupe tous les sons d’un appareil photo, on passe en obturateur électronique.
Une cadence rafale potentiellement plus rapide avec un obturateur électronique
Deuxième conséquence d’un tel choix : la cadence rafale. L’obturateur électronique permet une cadence rafale plus élevée qu’en mécanique. Même si attention, la cadence rafale est différente d’un appareil photo à l’autre. Ce n’est pas parce que vous passez en obturateur électronique que vous aurez une cadence rafale élevée. Tout dépend des caractéristiques techniques de votre appareil photo. Et sur ce point, tous les appareils photo ne sont pas égaux.

En ce qui concerne le Lumix S9, il possède une cadence rafale de 30 images par seconde. Une cadence rafale que je trouve absolument géniale pour figer un mouvement. En plus, avec la fonction pré-rafale, également disponible, on peut commencer à enregistrer une rafale avant même d’avoir fini de déclencher. Lors d’une compétition de coupe de France de VTT de descente, ces deux fonctions m’ont été très utile pour photographier les sauts pile au bon moment.

Rafale électronique vs rafale mécanique
D’ailleurs, la rafale de 30 images par seconde ainsi que la pré-rafale sont déjà présentes sur les Lumix S5II et Lumix S5IIX. Et je pourrai citer de nombreux autres modèles. Or, dès qu’on active l’une de ces fonctions, on passe automatiquement en obturateur électronique. Sinon, en rafale mécanique, la cadence maximale est de 9 images par seconde ! De ce fait, cette cadence rafale électronique est déjà connue. D’ailleurs, j’ai photographié de nombreuses activités sportives avec cette cadence rafale comme mon mari en roller, mon fils au ski ou encore à la gym, sans oublier les championnats de France de Canoë-Kayak ou encore un entraînement du Lou Rugby !

Obtenir une cadence rafale plus élevée est toujours un point positif et sur ce point, l’obturateur électronique permet d’augmenter cette cadence…Si votre appareil photo possède une telle caractéristique.

Obturateur électronique et vitesse d’obturation
Troisième conséquence de l’obturateur électronique : le temps de pose. Selon l’obturateur choisi, vous n’aurez pas la même vitesse d’obturation maximale et minimale disponible. En général, on pourra utiliser une vitesse d’obturation plus lente avec un obturateur mécanique. Et au contraire, on aura une vitesse d’obturation maximale plus rapide avec un obturateur électronique. Si je prend l’exemple du Lumix G9II, la vitesse d’obturation maximale est de 1/8000 en obturateur mécanique contre 1/32000 en obturateur électronique. Même si, attention, la vitesse d’obturation maximale et minimale diffère d’un appareil photo à l’autre ! Chaque appareil photo a ses propres caractéristiques techniques.

Le type d’obturateur influe sur la vitesse d’obturation maximale et minimale
Si je prends l’exemple du Lumix S9 qui n’a qu’un obturateur électronique, il n’a donc qu’une seule vitesse d’obturation minimale et une seule vitesse d’obturation maximale. Plus précisément, sa vitesse d’obturation maximale est de 1/8000. Quant à sa vitesse d’obturation minimale, elle est de 60 seconde. Cela signifie qu’avec un Lumix S9, on ne peut pas photographier au delà d’un temps de pose de 60 secondes. En comparaison, avec le Lumix S5II qui possède les deux types d’obturateur, on peut photographier avec une vitesse maximale de 1/8000. Et surtout, sa vitesse d’obturation minimale est de 30 minutes en obturateur mécanique… Une sacrée différence.

Obturateur électronique et pose longue
Dans les faits, on peut pratiquer la photo de nuit avec le Lumix S9. Par contre, pour des prises de vues créatives comme du lightpainting, il vaudra mieux choisir un Lumix S5II.
La vitesse d’obturation minimale et maximale dépend de chaque appareil photo. Elle dépend aussi du type d’obturateur choisi. C’est un critère à regarder en détail sur la fiche technique avant tout achat, surtout si vous avez des pratiques exigeantes : lightpainting, sport, etc.

Attention au « banding » avec un obturateur électronique
Quatrième conséquence de l’obturateur électronique est le « banding » ou dit en français : « des bandes » qui apparaissent sur les images. Ce banding peut apparaître dans des situations très précises. Mais alors dans quel cas est-ce que les bandes peuvent apparaître sur les images ? Et je dis bien « peuvent » car ces bandes ne sont pas présentes à chaque prise de vue, fort heureusement. D’ailleurs, lors du test terrain du Lumix S9, le banding est un point sur lequel j’ai été très attentive.

Qu’est-ce que le « banding » ?
Le banding peut survenir, avec un obturateur électronique, lorsqu’on photographie avec des lumières artificielles, telles des LEDs et avec une vitesse d’obturation plutôt rapide. En vidéo, cela se traduira par du scintillement qu’on appelle flickering en anglais. C’est une question de fréquence électrique et chaque LED est différente, ce qui complique la donne. Parce qu’il n’y a pas de réponse toute prête sur la vitesse à utiliser ou non. Il faut savoir qu’un obturateur électronique possède une fréquence et il permet au capteur d’écrire ligne par ligne. Cette écriture ligne par ligne est à l’origine de ce banding qui peut survenir. N’importe quel appareil photo est concerné dès lors qu’on est en obturateur électronique. Mais d’un appareil à l’autre, le banding n’interviendra pas avec les mêmes réglages.

Quand obtient-on du « banding » avec un obturateur électronique ?
Si je prends l’exemple de mon Lumix S9, au Japon, j’ai pris le soin de photographier tous les soirs en présence de nombreuses lumières artificielles et avec des vitesses d’obturation d’au moins 1/100. Durant ce test terrain, je n’ai pas eu de banding. Ni de scintillement en vidéo. À mon retour, j’ai aussi testé dans mon espace de tournage avec la guirlande derrière moi. Et même avec une vitesse rapide : pas de banding.

Ensuite, j’ai testé en intérieur, en zoo, dans la salle des reptiles. J’ai volontairement photographié avec des vitesses d’obturation entre 1/1000 et 1/2000. Et là encore, je n’ai pas eu de bandes sur mes images. Finalement, je n’ai eu de bandes sur mes photos qu’à une seule occasion. Lors d’un dîner au restaurant, avec des LEDs spécifiques, j’ai eu des bandes avec une vitesse de 1/250. Alors, à mon retour chez moi, j’ai ressorti mes guirlandes de Noël (en plein mois de juin). Et là aussi, j’ai eu des bandes avec une vitesse d’obturation de 1/320, voire 1/640 selon la configuration. En vidéo, j’ai eu du scintillement également à partir de 1/100 et surtout un 1/200.


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Comment éviter le banding avec un obturateur électronique ?
Maintenant, que faire en cas de banding ? Comment éviter cela ?

Vous devez savoir que des bandes peuvent apparaître avec un obturateur électronique avec certaines LEDs et une vitesse d’obturation rapide. La solution consiste à diminuer la vitesse d’obturation. D’ailleurs, dans tous les exemples que je vous ai cité, en général, je ne photographie pas avec de telles vitesses. Ici, j’ai volontairement effectué des réglages en vue de tester du matériel et provoquer le phénomène. Ainsi, en diminuant la vitesse d’obturation, on évite le banding. Avec le Lumix S9 et une vitesse d’obturation de 1/250, le banding était limité. Cette vitesse suffit amplement à ma pratique. Sans oublier que les bandes ne surviennent pas avec toutes les LEDS.

La vraie difficulté intervient quand on veut photographier du sport en intérieur et que la salle est éclairée par des néons qui provoquent du banding. Dans ce cas, on ne peut pas diminuer la vitesse d’obturation puisqu’on a besoin de figer le mouvement. C’est là où il convient de vous assurer que l’appareil photo que vous achetez est en adéquation avec votre pratique. Par exemple, sur le papier, le Lumix S9 n’est pas fait pour le sport, surtout en intérieur. (Même si ça ne m’a pas empêché de photographier la compétition de gym de fin d’année de mon fils).

Obturateur électronique et rolling shutter
Cinquième conséquence fâcheuse de l’obturateur électronique : le rolling shutter. Cet effet est aussi dû à l’écriture ligne par ligne qui peut avoir pour effet de déformer le sujet lorsque ce dernier a un mouvement rapide.

Qu’est-ce que le rolling shutter ?
Alors évidemment, ce « rolling shutter » ne survient pas à chaque prise de photo dès lors que vous êtes en obturateur électronique. D’ailleurs, très souvent, on passe en obturateur électronique quand on photographie avec une cadence rafale élevée. Par exemple, lorsque je photographie du sport avec les Lumix S5II et Lumix S5IIX, j’utilise la rafale de 30 images par seconde. De ce fait, je passe automatiquement de l’obturateur mécanique à l’obturateur électronique. Ça ne m’a pas empêché de photographier les championnats de France de Canoë-Kayak ou encore un entraînement du Lou Rugby.

Si on reprend notre Lumix S9 qui ne possède qu’un obturateur électronique et non mécanique, on peut évidemment craindre et s’attendre à rencontrer du rolling shutter. Pour autant, cet obturateur électronique est le même que celui des S5II et S5IIX avec lesquels j’ai pu photographier des pratiques exigeantes. Avec le Lumix S9, j’ai rencontré un peu de rolling shutter au football. Lors d’un entraînement de foot de mon fils, sur une des photos, le ballon est légèrement déformé. Libre à chacun de décider si le rolling shutter est trop important ou non.

Rolling shutter et photo de sport
Quoiqu’il en soit, le Lumix S9 et son obturateur électronique, ne m’ont pas empêché de photographier une coupe de France de VTT de descente. Durant tout un week-end, j’ai pris plus de 3000 photos et n’ai constaté aucun rolling shutter. Pourtant, les VTTistes descendaient à vive allure. Pour moi, le Panasonic S9 a parfaitement répondu à mes attentes pour cette pratique exigeante. En plus, son autofocus a été impeccable ! Je l’avais configuré sur la détection moto et non humain, si bien qu’il a toujours accroché les VTTistes et jamais les spectateurs !

Retenez quand même que la photographie de sport est une pratique exigeante. Elle demande du matériel solide, robuste et performant afin de revenir avec des images irréprochables !

En conclusion
L’obturateur électronique est une notion qu’il convient de connaître pour maîtriser son appareil photo, au même titre que l’obturateur mécanique. Une méconnaissance peut vite entraîner une erreur de réglages et en conséquence des photos ratées. L’obturateur électronique n’est pas un problème en soi, à condition d’en connaître les limites.
Heureusement, le banding comme le rolling shutter ne surviennent pas souvent ! Par ailleurs, sur les appareils photo plus chers, l’obturateur électronique s’accompagne de fonctionnalités intéressantes comme une cadence rafale élevée ou la pré-rafale. De mon expérience, l’obturateur électronique du Lumix S9 ne m’a jamais gêné, y compris lors de pratiques photo exigeantes.
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